Chambre noire

La découverte et l’apprentissage de la photographie, pour moi, sont avant tout liés à l’argentique –le numérique n’existait pas encore… Aussi, dans ma mémoire, la découverte d’une image est intimement liée au rituel de la chambre noire et à la manipulation du négatif. Fragilité, miniature, abstraction, lenteur...

La première image qui apparaît, projetée sur la table de l’agrandisseur, petit îlot de lumière dans un grand bain de noir, contient alors parfois bien plus de mystères et d’étrangeté que celle qui se révèlera au final imprimée. Magie de l’éphémère, équilibre instable de l’instant.

Le numérique, c’est la disparition de l’image inversée, du négatif, c’est l’expérience de l’immédiat, de l’image qui, sans épreuve ni cheminement, se soumet trop vite à nos yeux.

P.H.